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Etude de texte :Une ouvrière d'usine

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Etude de texte

Une ouvrière d’usine

                                                                                              Une ouvrière d’usine
Elise travaille dans une usine depuis peu de temps. Elle travaille à la chaîne, c’est-à-dire qu’elle doit suivre le rythme imposé par une machine. Debout toute la journée, elle contrôle les pièces qui sortent d’une machine.
Nous contrôlâmes jusqu’à la fin, et quand la sonnerie se fit entendre, Daubat rangea posément nos plaques dans un casier près de la fenêtre.
Une joie intense me posséda. C’était fini. Je me mis à poser des questions à Daubat, sans même prêter attention à ce qu’il me répondait. Je voulais surtout quitter l’atelier en sa compagnie, j’avais peur de passer seule au milieu de la foule. Dans le vestiaire, les femmes étaient déjà prêtes. Elles parlaient fort, et dans ma joie de sortir, je leur fis à toutes de larges sourires.
A six heures, il reste encore un peu de jour, mais les lampadaires des boulevards brûlent déjà.J’avance lentement, respirant à fond l’air de la rue comme pour y retrouver une vague odeur de mer. Je vais rentrer, m’étendre, glisser le traversin sous mes chevilles. Me coucher…
J’achèterai n’importe quoi, des fruits, du pain, et le journal. Il y a déjà trente personnes devant moi qui attendent le même autobus. Certains ne s’arrêtent pas, d’autres prennent deux voyageurs et repartent. Quand je serai dans le refuge, je pourrai m’adosser, ce sera moins fatigant. Sur la plateforme de l’autobus, coincée entre des hommes, je ne vois que des vestes, des épaules, et je me laisse un peu aller contre les dos moelleux. Les secousses de l’autobus me font penser à la chaîne. On avance à son rythme.
J’ai mal aux jambes, au dos, à la tête. Mon corps est devenu immense, ma tête énorme, mes jambes démesurées et mon cerveau minuscule.
Deux étages encore et voici le lit. Je me délivre de mes vêtements. C’est bon. Se laver ai-je toujours dit à Lucien, ça délasse, ça tonifie, ça débarbouille l’âme.
Pourtant ce soir, je cède au premier désir, me coucher. Je me laverai tout à l’heure. Allongée, je souffre moins des jambes. Je les regarde, et je
vois sous la peau de petits tressaillements nerveux. Je laisse tomber le journal et je vois mes bas, leur talon noir qui me rappelle le roulement de la chaîne. Demain, je les laverai. Ce soir, j’ai trop mal. Et sommeil.
Et puis je me réveille, la lumière brûle, je suis sur le lit ; à côté de moi sont restées deux peaux de bananes. Je ne dormirai plus. En somnolant, je rêverai que je suis sur la chaîne, j’entendrai le bruit des moteurs, je sentirai dans mes jambes le tremblement de la fatigue, j’imaginerai que je trébuche, que je dérape et je m’éveillerai en sursaut.
D’après Claire Etcherelli
Elise ou la vraie vie

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